Alors, résumons la situation : à priori j’ai commencé à développer une sorte de fantasme sur Tristan et son corps de Dieu grec et il est à califourchon sur mon ventre.
Je fantasme sur Tristan et il est à califourchon sur mon ventre et mon Troll est réveillé.
Je fantasme sur Tristan et il est à califourchon sur mon ventre et mon Troll est réveillé ?
Je fantasme sur Tristan et il est à califourchon sur mon ventre et mon Troll est réveillé ?!!!!!
J’ai envie de lécher chaque centimètre de son corps et il est en train de me chevaucher moi et mon érection matinale ????!!!!!!
OMONDIEU ! O-MON-DIEU !!!!!!!!!!!
PAR PITIE FAITES QUE CE SOIT UN RÊVE !!!! FAITES QUE CE SOIT UN P*T**N DE RÊVE !!!!! un très chouette rêve hein, mais UN P*T**N RÊVE QUAND MÊME !!!!!
Mais, ah, ah, devinez quoi ? Ce n’est pas un rêve. Ah. Ah… Et vous savez comment je le sais ?
1) Quand il s’est aperçu que j’étais réveillé, il m’a donné un autre coup de coussin, mais pas un de ces coups qu’on peut voir dans les dessins animés avec filles en robe de chambre et tresses blondes, dortoir de pensionnat, plume qui volent de partout, rire cristallins, slow motion et musique qui va bien ; non, Tristan G. ne donne pas dans ce genre de chose. Lui, il a plutôt cherché à faire exploser ma tête avec ce p*t**n de coussin ! Sur le coup, j’ai cru qu’il m’avait vraiment assommé
2) Ce qui n’était pas plus mal parce que mon troll s’est tout de suite calmé
3) Et puis si on avait été dans un rêve, il aurait été sur moi, ok, mais il n’aurait pas eu tous ces vêtements
…
Non ! Ne laisse pas ton esprit aller de ce côté-là Alex ! Sois fort ! Sois fort !
Ok… c’est bon… j’ai le contrôle de la situation.
— Bouge ton cul princesse, il a dit et il n’avait pas l’air très très content. Encore au lit à 11 heures du mat’, pourquoi ça m’étonne pas gros branleur ?
Oui, je sais : et je suis amoureux de ça ?
Quand je vous disais que c’était la chose la plus stupide que j’ai jamais faite de ma vie.
Et, bon, d’habitude, je ne l’aurais pas laissé me parler comme ça parce que je fais peut-être quinze centimètres de moins que lui, mais tout ce qui est petit est teigneux, croyez-moi. Sauf que, là tout de suite, veillez me pardonner, mais j’avais passé les dernières 24h à suivre une thérapie censée me guérir de tout sentiments amoureux à son égard pour le retrouver à califourchon sur moi avec ses mèches chocolats qui tombent sur ses yeux sombres, et sa peau dorée comme du pain d’épice que vous avez envie de lécher comme une p*t**n de glace, et ses lèvres qui sont légèrement entrouvertes et pourquoi est-ce que je n’ai jamais remarqué qu’il avait des lèvres comme ça et…
Oh m*rd* ! Mayday ! Mayday ! Je n’ai absolument plus le contrôle de la situation ! Que quelqu’un m’aide !!!
— Quoi ? il a fait en me jetant un regard interrogateur quand je n’ai rien répondu et que je me suis contenté de… le fixer (et, NON ! je ne bavais pas ! et même si ça avait été le cas, je venais de me réveiller ! ça n’avait absolument rien à voir avec lui !). T’as l’air complètement défoncé. T’as encore pris des acides ?
Et là j’ai complètement paniqué.
(mais avant de continuer, je tiens à préciser que je n’ai pris des acides qu’une fois, qu’on m’a drogué à l’insu de mon plein gré et que, depuis, je n’ose même plus touché un joint parce que j’ai trop peur que ce poireau et sa tronçonneuse reviennent pour moi. Oui, j’ai de drôle de bad trip)
Donc : « Et là j’ai complètement paniqué. »
Je l’ai littéralement expulsé de mon lit et il est lourdement tombé sur le sol en poussant un grognement surpris. Puis, avant qu’il ait le temps de s’en remettre, je fuyais la chambre en me répétant en boucle « oh m*rd* ! oh m*rd* ! oh m*rd* » et, sérieusement, je pense que j’ai couru moins vite quand ce poireau me poursuivait. Et pourtant il avait une TRONCONNEUSE !!!
Attendez ! Je venais juste de bloquer pendant dix longues secondes sur les lèvres de mon meilleur ami alors que mon cerveau d’adolescent imaginait toutes sortes de choses qu’un adolescent ne devrait pas imaginer sur Tristan G. et ses lèvres. Même si c’est complètement compréhensible parce que, eh, eh, vous l’avez regardé ?
Et là, pouf ! envolée la thérapie ! Envolé l’opening de Final Fantaisy !
Allongé dans mon lit, Tris’ au-dessus de moi, c’était exactement comme hier matin quand j’ai décidé que j’étais amoureux de lui. Et c’était tellement… tellement stupide.
Vous auriez fait comme moi : c’était juste l’instinct de survie qui parlait. Ce qui m’a permis de me rendre compte que, décidément, mon instinct de survie n’est pas vraiment la chose la plus intelligente de mon intellect.
— Mais qu’est-ce que tu fous Alex ?! a-t-il crié après moi.
Je l’ai entendu se lancer à ma poursuite.
Dans un sursaut de panique, j’ai ouvert la première porte qui est passé à portée de main et je me suis vivement enfermé dans la pièce. Serrure bloquée. Ok, là c’était déjà ridicule. Mais il a aussi fallu que je crie :
— Va-t-en !
Il y a eu un gros coup sur la porte. Son poing je pense. Ou peut-être son pied.
— Ouvre cette porte !
— Non !!!
Et si vous pensez que c’est sorti plus aigu que cela est respectable pour un homme, vous vous trompez.
— P*t**n Alex arrête de crier comme une nana et ouvre cette f**t* porte !!!
Oh mon Dieu je vous déteste pour me faire subir tout ça !